Parole - Sexualité - DiscoursIncompatibilité entre systèmes de représentation de victimes et intervenants dans des situations de viols à Tucumán. Proposition de paradigme transdisciplinaire d'une "sexualogie"

  1. Viola, Francisco Juán José
Dirigida por:
  1. Robert Steichen Director/a

Universidad de defensa: Universidad Católica de Lovaina (1834–1968)

Fecha de defensa: 16 de mayo de 2003

Tribunal:
  1. J. Kinable Presidente/a
  2. Fernando Barragán Medero Vocal
  3. A. Lequeux Vocal
  4. J. M. Jaspard Vocal

Tipo: Tesis

Resumen

Sexualité - Discours Francisco Juan José Viola Résumé L'origine de cette étude se fonde sur la contradiction éprouvée devant la complexité de la sexualité vécue, qui interpelle tout intervenant dans la pratique médicale; une pratique qui, dans son approche spécifique de la sexualité, persiste à dominer l'espace d'intervention où la dimension du vécu reste essentiellement excentrique. Or, la réalité à laquelle nous a confronté la pratique médicale, exige très clairement une approche de la sexualité prenant la mesure de la complexité de cet objet d'étude très particulier. Une formation poursuivie dans le domaine de la sexualité à l'Institut d'études de la famille et de la sexualité (PSP/UCL) a davantage encore mis en évidence la dérive constante qui pousse vers la réduction primordiale de la sexualité aux fonctions génitales. Dès l'instant où le débat devait donner lieu à une prise de position factuelle, la nécessité s'accroît de maintenir au coeur de l'efficacité voulue l'espace de l'expression subjective. Partant dès lors d'une réflexion théorique sur les structures fondamentales de la sexualité, s'est imposée une nécessaire investigation complémentaire du terrain d'où avait surgi la question essentielle concernant l'approche globale de la sexualité. C'est ainsi que la situation particulière à Tucuman, en Argentine, des femmes adultes ayant fait l'expérience du viol et qui sont confrontées ensuite aux discours dominants, médical et juridique, s'est proposée comme un révélateur aidant à vérifier l'opportunité d'un nouveau paradigme en matière d'étude et d'intervention thérapeutique. Quelle analyse pourrait-elle rendre à un tel vécu, soit à une telle réalité purement subjective, ce reste de prise en compte, qui est négligé dans l'intervention thérapeutique subséquente à l'expérience d'un viol, quand celle-la se fractionne en autant de discours que de disciplines, qui se succèdent, en sus, dans un espace-temps morcelé ? Notre analyse tend à dégager les arguments du paradigme manquant, en mettant à jour les facteurs déterminant l'exclusion des paroles du vécu, dans la suite d'intervention donnée au viol d'une femme d'âge adulte, qui, pour nous, est à voir comme paradigmatique pour l'étude de la sexualité. Notre hypothèse se structure du fait que la confrontation première des victimes aux intervenants médicaux, puis judiciaires, tend à assurer prévention de la parole des victimes sous la prédominance des discours d'intervention, restant axés sur la seule objectivation de la situation. Nous sommes ainsi dans l'attente de la possibilité d'émergence des paroles du vécu subjectif qui, d'évidence, nécessite l'élaboration d'un paradigme d'approche globale, dont la nouveauté serait représentée provisoirement par un néologisme: la sexualogie. Le profil du nouveau paradigme a pu se préciser. Il devrait pouvoir répondre aux deux limitations rencontrées : d'une part, cette métonymie qui prend la partie (génitalité) pour le tout (sexualité), et d'autre part, le réductionnisme disciplinaire qui reste opérant, quelquefois même sous les traits de la multi ou de la pluridisciplinarité. A l'issue de ce travail nous avons dégagé la transdisciplinarité comme élément essentiel de réponse au questionnement concernant le vécu de la sexualité et nous avons pu avancer des pistes pour orienter les discussions futures ainsi que les mises à l'épreuve ultérieures d'une proposition de paradigme enrichi.